REALTIME
All that film is can be reduced to two elements: light and (proportionately structured) movement. And there are many possible answers to the question of what light and proportionate movement are. In REALTIME, Siegfried Fruhauf has decided on the most simple one, summing it up in the most symbolically unequivocal and, literally, most illuminating way: the sun. The light of the sun is the only type of lighting used to illuminate the movie screen in REALTIME. And the sunrise, filmed in realtime, is the only discernible motion – which makes us realize that all motion, in film and in the cosmos, is temporal.
Everything else about film is negotiable, such as the fuzzy area between (justified) expectation and (actual) fulfillment, which is known as suspense. After the moving electric arc on the screen has been revealed to be a heavenly body, we have every reason to believe that it will continue its forward motion in an absolutely constant orbit. At the same time, we eagerly ask at which point (and/or through which points) the filmmaker will remove his gaze from it.
Or the soundtrack, which also represents an arbitrary matter, and which is called music in the most arbitrary of cases. The irreversible movement of Fruhauf´s protagonist is accompanied by the groove of a playfully altered pop song – the absolute meter is subordinated to a moment of subjective duration. REALTIME returns the possibilities available to film to their absolute zero – and provides a clever hint at what can be reimagined proceeding from this point (and on to eternity).
(Robert Buchschwenter)
Translation: Steve Wilder
REALTIME
la plus simple d´entre elles et l´a résumée dans Realtime de la façon littéralement la plus claire et symboliquement la plus évidente qui soit - en allant à l´essentiel: le soleil. La lumière du soleil est la seule lumière qui éclaire l´écran de cinéma dans tout REALTIME. Et le lever de soleil filmé en temps réel est le seul mouvement que nous percevons - et qui nous fait comprendre une chose: tout mouvement (au cinéma comme dans le cosmos) est temporel. Tout ce qui, outre cela, répond au nom de cinéma, est une question de négociation. Par exemple la question de la zone de flou entre attente (fondée) et dénouement (effectif) que nous nommons suspense : l´arc lumineux qui chemine sur l´écran ayant révélé sa nature de corps céleste, nous sommes fondés à supposer qu´il va poursuivre sa trajectoire sur le même rythme, mais nous nous
demandons avec curiosité à quel moment (et/ou par quel effet de surprise) le réalisateur va le faire disparaître. Ou la question de la bande-son qui est toujours aussi une question d´arbitraire et, dans le cas le plus arbitraire, se nomme musique. Le mouvement irréversible de l´héroïne de Fruhauf est accompagné par le groove d´un titre pop modifié non sans espièglerie - à la mesure absolue est soumis
un facteur de durée subjective.
REALTIME est la reconduite du possible cinématographique au point zéro - et une ébauche malicieuse des possibilités qui, partant de ce point, peuvent être imaginées, à nouveau et à l´infini.
(Robert Buchshwenter)
Traduction : Françoise Guiguet