Earth´s Golden Playground

Le film

C´est un documentaire western. Le Moby Dick des gisements auriféres du Klondike. Depuis la ruée vers l´or vers la fin du 19e siécle, les légendaires concessions du Yukon représentent une terre lointaine et fabuleuse pleine de promesses. Un Eldorado mythique, qui, dés 1896 attira plusieurs centaines de milliers d´aventuriers vers la rivi´re Klondike prés de Dawson. La ruée vers l´or a finalement abouti á la création du territoire du Yukon à l´extreme nord-ouest du Canada, d´une superficie de près de cinq cents mille kilomètres carrés, et à l´établissement de la frontière entre l´Alaska et le Canada.

Aux Etats-Unis, la ruée vers l´or eut lieu dans une période de crise économique qui incita d´innombrables personnes à chercher le bonheur au Klondike. Et aujourd´hui, comme des temps difficiles ont commencés dans de nombreux pays, c´est à nouveau le cas: le film d´Andreas Horvath nous montre avec quelle opiniâtreté des chercheurs ayant une petite entreprise luttent à coté de sociétés disposant de ressources solides. Ils sont tous sont obsédés par la recherche du filon fabuleux, le mother lode. Car, dit-on, la source cachée du trésor se trouve encore dans le sous-sol; on y croit inébranlablement, malgré une exploitation minière de plusieurs décennies.

Les combattants solitaires creusent et pellètent pour une poignée de dollars le sol dur jusqu´à une profondeur qui menace de les engloutir. Les mineurs creusent pour quelques dollars de plus avec leurs machines: les pelles mécaniques ouvrent des fosses, labourent les rives du fleuves, fissurent les vertigineuses falaises. Dans cinquante ans, dit-on, des arbres repousseront ici. Les compagnies dirigées par des managers font forer dans la terre en partie congelée des centaines de trous, comme si le Klondike était une pelote d´épingles. Et le rendement? Il est maigre, on compte un gramme d´or pour une tonne de pierres et d´éboulis, lavés péniblement à la main. Parfois, la poussiére d´or suffit à une petite escapade aux Philippines …

Les reves sont restés. Dawson, jadis ville scintillante où les chercheurs d´or que l´on nommait stampeders revaient de pépites, de whisky et de femmes aux jambes fines, donnerait aujourd´hui l´impression d´une ville fantome, s´il n´y avait des hotels, des quincailleries et des maisons à colombages. Un décor de cinéma pour ainsi dire, à travers lequel James Stewart poussait son troupeau dans le western The Far Country en 1954.

L´Autrichien Andreas Horvath a placé sa caméra pour documenter cette "far country", a patiemment rassemblé des images sauvages, somptueuses de paysages encore indestructibles, prisonniers de la glace et du froid, et il a intégré les difficultés de l´opiniatre galère dans le rythme épique de son film. Il a décrit le dur labeur et l´épuisement des hommes dont les visages ressemblent toujours plus aux runes qu´ils gravent dans le paysage en recherchant d´or. L´un d´entre eux ressemblant à la star hollywoodienne Lee Marvin, lui aussi un homme destiné à de lourdes taches, reste à la fin le visage marqué, mais intact, au bord du trou qu´il a creusé dans le sol et doit admettre que la mère de tous les filons ne se trouve pas là non plus.

Il continuera de vivre ses reves, devra plusieurs fois voir ses illusions aller à va-l´eau, mais pourra s´abandonner à ses fantasmes et nourrir des désirs pleins d´espoir. L´or, sacré nom d´un chien, doit pourtant bien se trouver quelque part là-dessous!
(Rolf Niederer)

Il film

Un documentario western. Il Moby Dick dei giacimenti di oro. Dai tempi della febbre dell´oro, verso la fine del 19 secolo, le leggendarie concessioni nello Yukon sono ancora una terra promessa. Un mitico El Dorado che ha attirato, dal 1896, centinaia di migliaia di avventurieri lungo le rive del fiume Klondike, presso Dawson. La corsa all´oro ha portato all´annessione dei territori dello Yukon, nell´estremo nordovest del Canada. Circa 500.000 chilometri quadrati che hanno segnato i nuovi confini fra Alaska e Canada.
Negli Stati Uniti la corsa all´oro era coincisa con la crisi economica, per questo motivo molte persone avevano cercato la loro fortuna nel Klondike. Oggi la storia si ripete, i tempi sono difficili: il film di Andreas Hovarth testimonia la dura competizione fra le società finanziarie forti e le piccole imprese degli uomini di montagna. Tutti ossessionati dalla ricerca della cosiddetta Mother lode, il filone principale che si crede sia ancora nascosto nelle viscere della terra, nonostante decenni di sfruttamento.

Per un pugno di dollari, uomini solitari picconano e scavano il duro terreno che minaccia di inghiottirli. Per un paio di dollari in più i minatori utilizzano le loro macchine, le escavatrici scavano fosse, erodono le rive del fiume, scolpiscono crepe sulle pareti di roccia scoscese. Niente paura, fra 50 anni qui cresceranno di nuovo gli alberi. Le compagnie minerarie perforano il terreno parzialmente congelato, come se il Klondike fosse un puntaspilli. E il risultato? Scarso. Un grammo di oro per una tonnellata di roccia, che deve essere ancora lavata con un lungo e duro lavoro manuale. A volte la polvere d´oro basta per una scappatella nelle Filippine …
Rimangono i sogni. Dawson, una volta la scintillante città dell´oro dove i cercatori, cosiddetti stampeders, sognavano pepite, whisky e donne, oggi sembra una città fantasma, se non fosse per i negozi di ferramenta, gli hotel e le case di legno. Un set cinematografico, come quello che James Stewart, nel western The Far Country (1954), attraversa con la sua mandria.

Il regista austriaco Andreas Horvath ha voluto documentare con la sua cinepresa questo paese lontano, ha catturato con le immagini gli ultimi paesaggi selvaggi e incontaminati, bloccati dal ghiaccio e dal freddo. Ha dato al suo film il ritmo epico della grande fatica. Ritrae lo sfinimento di uomini con i volti solcati da rune, che combattono per il loro bottino di oro. Uno, che assomiglia all´attore Lee Marvin, un uomo abituato a tutte le fatiche, viene ripreso, distrutto ma non vinto, ai bordi della buca che ha scavato e riconosce che la madre di tutti i filoni non si trova.

Egli vivrà ancora i suoi sogni, dovrà risvegliarsi ancora spesso dalle sue illusioni, ma continuerà a fantasticare e a nutrirsi di speranze. L´oro, accidenti al diavolo, dovrà pur essere da qualche parte.
(Rolf Niederer)